Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 1.djvu/517

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
499
de l’empire latin.

pressa d’aller au devant de son souverain. Baudouin arriva dans sa capitale désolée au mois de décembre 1239.

Les conquêtes des successeurs de Gengiskan, qui tournoient leurs immenses armées vers l’occident de l’Asie et l’orient de l’Europe, donnèrent quelques années de repos à Baudouin. Les peuples vaincus refluoient sur la Grèce ; et les Comains, qui sous le premier empereur français avoient désolé la Thrace et le royaume de Thessalonique, entrèrent au service de son neveu, qui ne craignit pas d’employer ces terribles auxiliaires. Leurs chefs, Jonas et Soranius, vinrent à Constantinople, et partagèrent avec les seigneurs français la garde du palais. Les deux filles de ces généraux furent admises à la cour, en prirent bientôt les habitudes, abjurèrent leur culte barbare, et se firent baptiser quelque temps après : l’une d’elles épousa Narjot de Toucy, devenu veuf de la fille d’Agnès de France.

Baudouin, avec ce puissant secours, mit le siége devant Tzurulum, où avoit échoué, quelques années auparavant, le régent secondé par le roi des Bulgares, et parvint à s’emparer de cette ville importante. Ce premier succès fut suivi d’une victoire que sa flotte remporta sur celle de Vatace ; mais ces avantages momentanés ne relevoient pas un État épuisé.

Cependant la mort d’Asan, roi des Bulgares, arrivée en 1241, mit pour quelque temps l’Empire en sûreté du côté du nord. Ce prince eut pour successeur Caloman, enfant en bas âge, pendant la minorité duquel les Bulgares ne tentèrent aucune entreprise. D’un autre côté, Baudouin fit deux pertes qui l’affoiblirent beaucoup. Le pape Grégoire ix, dont il avoit reçu