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TABLEAU

partiendroit à l’aîné des Dampierre, et le Hainaut à l’aîné des d’Avesnes.

Louis prit encore plusieurs précautions pour assurer la tranquillité de son royaume. La plus sage fut d’emmener avec lui le duc de Bourgogne et les comtes de Bretagne, de la Marche et de Toulouse. Ce dernier ne le suivit pas immédiatement. L’ancien comte de Bretagne, Mauclerc, entièrement revenu de ses erreurs, voulut partager les dangers de son Roi, se croisa comme simple chevalier, et fut d’une grande utilité, tant par son courage que par sa longue expérience dans la guerre. Une trêve fut conclue avec l’Angleterre pour tout le temps de la croisade.

Rien n’arrêtoit plus Louis qui, pensant au déplorable état de la Terre sainte, brûloit de commencer son expédition. Depuis la croisade de son aïeul Philippe-Auguste, où la ville d’Acre avoit été prise, les affaires des Chrétiens d’Orient avoient toujours été en déclinant. Jean de Brienne, appelé au trône de Jérusalem, avoit fait en Égypte une campagne brillante, et s’étoit emparé de Damiette ; mais n’ayant pu profiter de son succès, à cause de l’abandon d’une partie de ses troupes, il avoit été obligé de renoncer à cette conquête. L’empereur Frédéric, son gendre, n’avoit fait à Jérusalem qu’une courte apparition, et n’avoit remporté de ce voyage que la vaine gloire de s’être couronné lui-même dans l’église du Saint-Sépulcre, avec le consentement des Sarrasins. Thibaut, roi de Navarre, le dernier des princes français qui fût allé dans la Terre-sainte, avoit échoué complètement. Pour