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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 2.djvu/107

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DU RÈGNE DE SAINT LOUIS.

de la résidence du Roi. Il réprimoit ces désordres ; mais la multitude des coupables rendoit les punitions presque impossibles.

À la fin d’octobre 1249, le comte de Poitiers, l’un des frères du Roi, vint joindre l’armée avec l’arrière-ban du royaume. Il étoit accompagné de sa femme et de la comtesse d’Artois. Raymond de Toulouse, père de la comtesse de Poitiers, n’avoit pas tenu la promesse qu’il avoit faite au Roi de partir avec son gendre : il s’étoit contenté de venir faire ses adieux à sa fille quelques momens avant qu’elle s’embarquât à Aigues-Mortes. Étant mort peu de temps après dans la ville de Milhaud, il avoit confié par son testament la régence du comté de Toulouse à Sicard d’Alaman, qui n’avoit pas la confiance de Blanche. Cette princesse cassa le testament, et fit prendre possession du fief au nom du comte de Poitiers par Hervé de Chevreuse, et par Philippe, trésorier de Saint-Hilaire.

L’arrivée du comte de Poitiers avec un renfort considérable ranima les espérances des Croisés. La saison étant devenue favorable pour la guerre, on tint un grand conseil à Damiette. Deux questions y furent agitées : Faut-il s’emparer d’Alexandrie ? ou vaut-il mieux aller attaquer le Caire, centre de la puissance des sultans d’Égypte ? Les chefs les plus sages furent d’avis de s’assurer d’Alexandrie, retraite sûre en cas de défaite. Le comte d’Artois, bouillant et téméraire, insista vivement pour qu’on marchât sur la capitale, s’appuyant de cet axiome : Qui veut tuer le serpent écrase sa tête. Malheureusement Louis adopta ce conseil, qui lui parut le plus expéditif et le plus hardi. Aussitôt tous les préparatifs furent faits pour cette