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TABLEAU

conservation des libertés ecclésiastiques ; de là cette pureté et cette délicatesse de conscience qui vous rend agréable à Dieu, et qui vous fait trouver du plaisir dans l’exercice de toutes les vertus. »

Ce fut avec les fonds affectés à ces œuvres de justice et de charité, que Louis augmenta les revenus de l’Hôtel-Dieu de Paris, et fonda successivement les Hôtels-Dieu de Pontoise, de Vernon et de Compiègne ; la maison des Quinze-Vingts, destinée à servir de retraite aux pauvres aveugles ; le couvent des Filles-Dieu, où la religion rappeloit à la vertu les femmes que leurs passions avoient égarées ; une multitude de Maladreries (il y en avoit huit cents) où les lépreux, objets de l’horreur des hommes, étoient recueillis, et recevoient tous les soins que leur malheur réclamoit.

Souvent dans ces momens de loisirs que les autres princes emploient à des distractions frivoles, il disoit à ceux qui l’entouroient : « Allons visiter les pauvres de tel village, et portons-leur des consolations et des secours. » On le suivoit dans les retraites de la misère ; et si l’aspect déchirant des infortunes humaines révoltoit quelquefois les courtisans, ils ne pouvoient s’empêcher d’admirer cette ardente charité, qui faisoit en quelque sorte de leur Roi un ange sur la terre.

Ces dépenses considérables faites pour les pauvres, ne l’empêchoient pas de conserver au trône l’éclat qu’il doit avoir. Dans les occasions importantes, il déployoit l’appareil le plus pompeux ; et ses cours plénières, comme l’observe Joinville, effaçoient celles des autres princes de l’Europe.

Tous ces bienfaits portant jusqu’à l’enthousiasme l’amour de ses peuples, leur laissoient toujours la