Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 2.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
131
DU RÈGNE DE SAINT LOUIS.

crut justes ; et, traitant le roi d’Angleterre en inférieur, il régla lui seul les conditions sur lesquelles seroit fondée une paix solide. Il céda donc à Henri le Limosin, le Périgord, le Quercy et une partie de la Saintonge, en réservant l’hommage qui lui étoit dû comme seigneur suzerain. Henri, de son côté, s’engagea par serment à renoncer pour lui et ses successeurs à la Normandie, à l’Anjou, au Maine, à la Touraine et au Poitou. Ce traité, que les victoires remportées par le Roi pouvoient seules faire paroître désavantageux pour la France, fit murmurer les seigneurs. « Je sais, leur dit Louis, que le roi d’Angleterre n’a aucun droit sur ces provinces, et que son père les a légitimement perdues : mais nous sommes beaux-frères, nos enfans sont cousins germains. Je veux établir solidement la paix entre les deux royaumes ; et, pour cela, il ne faut pas abuser de la victoire. J’aurai d’ailleurs un roi pour vassal. Henri est mon homme : il ne l’étoit pas auparavant. »

Henri revint en France, et rendit hommage lige à Louis pour les terres qu’il possédoit dans ce royaume. Au milieu des fêtes qu’amenoit cette cérémonie, le jeune Louis, héritier présomptif de la couronne, mourut à l’âge de seize ans. Pour se distraire de leur douleur, le Roi et la Reine reconduisirent Henri jusqu’à Saint-Omer, et visitèrent à leur retour la Picardie.

Louis vit alors se terminer une contestation qui duroit depuis cinq ans entre les docteurs séculiers de l’université de Paris, et les frères prêcheurs et mineurs : contestation qui pouvoit compromettre le progrès des études et la tranquillité de la capitale.

On se souvient que pendant la régence l’Univer-