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DU RÈGNE DE SAINT LOUIS

Charles lui refusa les restes de cet enfant chéri : tout ce qu’elle put obtenir, fut que son corps seroit enterré dans une église.

Clément IV blâmoit ces exécutions sanglantes ; mais ses remontrances n’avoient aucun pouvoir sur son orgueilleux vassal.

Pendant que Charles d’Anjou croyoit affermir son pouvoir par des cruautés, Louis, son frère, continuoit de faire le bonheur de la France. En 1206, il confirma les statuts du collège de Sorbonne ; dès l’année 1250, cet établissement avoit été fondé par Robert de Sorbon, dont parle souvent Joinville, et qui vivoit dans l’intimité du Roi : il étoit destiné à donner l’instruction gratuite à de pauvres étudians en théologie. La Reine, alors Régente, en l’absence de son fils, avoit, mis à la disposition de Robert une maison voisine du palais des Thermes ; les fondations s’étoient augmentées, et Louis, de retour, avoit accordé toute sa protection à cette société, qui depuis a répandu tant d’éclat sur l’Université de Paris.

Le Roi, quoique sa santé fût très-affoiblie, quoiqu’il put à peine monter à cheval et qu’il fût dans l’impossibilité de porter une armure, n’oublioit pas qu’il s’étoit dévoué au service de Dieu dans la Terre sainte, Il n’avoit jamais quitté la croix. Les événemens qui se passèrent en Palestine en 1267 réveillèrent son zèle, et il prit la résolution d’entreprendre une nouvelle croisade.

Sargines étoit toujours à Saint-Jean-d’Acre, et Plaisance, princesse d’Antioche, veuve de Henri de Lusignan, gouvernoit ce qui restoit du royaume de Jérusalem. Bondoctar, que nous avons vu parvenir au