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HISTOIRE

chevalleries et faits d’armes, affin de trouver l’un après l’autre, et pour esclercir et eslever l’entendement de ceulx qui le liront et oyrront. Par lesquelles choses on pourra voir et congnoistre clerement que jamés nul homme de son temps, vivant dés le commencement de son regne et jusques à la fin n’a vescu si saintement et justement qu’il fist. Pourtant me semble, que on ne luy a mye[1] assez fait, que on ne l’a mis ou nombre des martyrs, pour les grans paines qu’il souffrit ou pelerinage de la Croiz, par l’espace de six ans que je fu en sa compaignie ; car, ainsi que nostre Seigneur Dieu est mort pour l’umain lignage en la Croiz, à semblable mourut croisé à Tunes[2] le bon Roy saint Loys. Et pource que nul bien n’est à preferer à l’ame raisonnable, à ceste cause je commenceray à la premiere partie, qui parle de ses bons enseignemens et saintes paroles, qui est pour la norriture de l’ame.

  1. Mye : pas.
  2. Tunes : Tunis.