Celuy saint homme Roy saint Loys toute sa vie ayma et craignit Dieu de tout son povoir sur toute rien, et si l’ensuivit en ses euvres, et bien l’appert ; car ainsi comme Dieu est mort pour tout son peuple, comme dit est devant, aussi semblablement a mis le bon Roy saint Loys par plusieurs foiz son corps en danger et aventure de mort pour le peuple de son royaume, ainsi que sera touché cy-aprés. Le bon Seigneur Roy, lui estant par une foiz en grant maladie, qu’il eut à Fontaine-bliaut, dist à Monseigneur Loys son aisné filz[1] : « Beau filz, je te pry que tu te faces amer au peuple de ton royaume. Car vraiement je aymerois mieulx que ung Escossoys[2] vint d’Escosse, ou quelque autre loingtain estrangier, qui gouvernast le peuple du royaume bien et loïaument, que tu te gouvernasses mal à point et en reprouche. »
Le saint Roy ama tant vérité, que aux Sarrazins et Infidelles propres ne voulut il jamés mentir, ne soy desdire de chose qu’il leur eust promise, nonobstant qu’ilz fussent ses ennemis, comme touché sera cy-