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DE SAINT LOYS.



SECONDE PARTIE


DE L’HISTOIRE.


Cy commance la seconde partie dudit present livre, en laquelle, comme j’ay dit devant, pourrez veoir de ses grans faiz et chevalleries. Ou nom de Dieu le tout puissant, icelui bon roy saint Loys, auquel par plusieurs foiz ouy dire, fut né le jour et feste monseigneur saint Marc, apostre et evangeliste. Celui jour portoit-on les croix en procession en plusieurs lieux en France, et les appelloit-l’on les croiz noires[1]. Qui fut une chose comme demie prophecie des gens qui en grant multitude, et presque en nombre infiny, moururent crucifiez és veages du saint pelerinage : c’est assavoir en Egipte et en Cartaige. Dont maint grant deul en a esté fait et mené en ce monde, et maintenant s’en mayne grant joie en paradis de ceulx qui en ce saint pelerinage moururent vrais crucifiez, et en la foy de Dieu.

Il fut couronné le premier dimenche des Avans, duquel dimenche la messe se commance à cez mots : « Ad te levavi animam meam. Qui vault à dire : Beau sire Dieu, j’ai levé mon ame et mon cueur envers toy, je me fie en toy. » Esquelles parolles

  1. Croiz noires. Le jour de Saint-Marc, toutes les églises étoient tendues de noir, et l’on faisoit des processions en mémoire d’une peste qui avoit désolé Rome du temps de saint Grégoire, pape.