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de saint loys.

celle soulte, et nous envoyèrent dire les admiraulx que nous leur alissions renouveller les convenances que nous avions faictes au Souldan. El y allerent ceulx qui peurent aller. Mais le conte de Bretaigne, et le connestable de Chippre, et moy, qui estions griefvement malades, demourasmes.

Ceulx qui allerent parler aux admiraulx, c’est assavoir le conte de Flandres, le conte de Soissons, et les autres qui y peurent aller, racompterent la convencion de noz délivrances. Et les admiraulx promisdrent que, si toust comme on leur aurait délivré Damiete, ilz délivreroient le Roy, et les autres grans personnages qui estoient prinsonniers. Et lui disdrent que si le Souldan eust vescu, qu’il eust fait coupper la teste au Roy et à tous eulx ; et que jà, contre les convenances qu’il avoit faites et promises au Roy, il avoit fait emmener vers Babilonne plusieurs de leurs grans riches hommes : et qu’ilz l’avoient fait tuër, parce qu’ils savoient bien que si toust qu’il auroit Damiete, qu’il les feroit aussi tous tuër, ou mourir en ses prinsons.

Par ceste convenance le Roy devoit jurer en oultre faire à leur gré de deux cens mil livres avant qu’il partist du fleuve, et les deux autres cens mil il les leur bailleroit en Acre : et qu’ilz detiendroient pour sehureté de paiement les malades qui estoient en Damiete, avec les arbalestes, armeures, engins et les chars sallées, jusques ad ce que le Roy les envoieroit querir, et envoieroit les deux darreniers cens mil livres. Le serement qui devoit estre fait entre le Roy et les admiraulx fut devisé[1]. Et fut tel le serement

  1. Devisé : Stipulé, mis par écrit.