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DU RÈGNE DE SAINT LOUIS

Ils vinrent trouver la Régente à Vendôme ; et elle eut la sagesse de ne pas abuser de leur position, pour exiger d’eux des conditions trop rigoureuses. [1227.] Un mariage fut projeté entre l’un des frères du Roi et la fille du comte de Bretagne ; et le comte de la Marche rendit les terres qu’il avoit obtenues du feu Roi, moyennant une indemnité payable en dix ans. Les seigneurs, pour perpétuer leur ligue, auroient voulu que le roi d’Angleterre fût compris dans le traité. La Régente s’y refusa. Quelque temps après, elle conclut avec ce prince une trêve d’un an, sans y faire mention des seigneurs français.

Cependant à cette époque, le malheureux comte Renaud mourut dans sa prison. Son gendre, le comte Philippe, n’ayant plus aucun intérêt à ménager la Régente, reprit ses desseins ambitieux : mais la paix qu’on venoit de faire le força d’en suspendre l’exécution.

Blanche, de retour à Paris, étoit trop éclairée pour ne pas voir- que cet arrangement n’avoit aucune solidité. Le même mécontentement régnoit parmi les seigneurs ; et l’extrême habileté de la Régente les avoit déconcertés plutôt que découragés. Elle chercha donc l’appui d’un prince étranger qui put balancer l’influence que le roi d’Angleterre avoit parmi les seigneurs français. Profitant du besoin que l’empereur Frédéric II avoit d’alliés pour résister au pape Grégoire IX, elle fit avec lui un traité par lequel ce prince prit l’engagement de ne donner aucun secours aux seigneurs, et de ne favoriser en aucune manière l’ambition de Henri III. Ce traité, que les