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histoire

escripture Cesaire Philippi. Et est seant celle cité sur une belle fontaine, qu’on appelle Jour. Et, és plains[1] qui sont devant celle cité, y a une autre moult belle fontaine qu’on appelle Dain. Et s’entreassemblent les ruisseaux de ces deux fontaines assez loing de la cité, et en est appellé le fleuve d’icelles fontaines le fleuve Jourdain, là où Nostre Seigneur Jesus Christ fut batizé.

Par le conseil du conte d’Anjou, des maistres du Temple, de l’Ospital, et des barons du païs, fut advisé que la bataille du Roy, où j’estoie avecques mes chevaliers pour lors, en laquelle aussi estoient les quarante chevaliers que le Roy m’avoit baillez dés piecza de la maison de Champaigne, messire Geffroy de Sergines, et les preudommes du pays, qui estoient avecques nous, yrions entre le chastel et la cité ; et les terriers entreroient en la cité à main senestre, et les hospitaliers à main destre, et le maistre du Temple et sa compaignie entreroient la droite voie, que nous autres de la première bataille estions venuz. Et adonc chascun s’esmeut à partir, et approuchasmes jusques encontre la cité par derriere : et trouvasmes plusieurs de noz gens morts, que les Sarrazins avoient tuez dedans la cité, et gictez dehors. Et devez savoir que le cousté par où nous devions aller estoit tres-perilleux. Car en premier lieu, nous avions trois murs à passer, et y avoit une couste qui estoit si desrompuë que nully ne s’y povoit tenir à cheval. Et au hault du tertre y avoit grant quantité de Turcs à cheval, là où il nous convenoit monter. Et tantoust je apperceu que de noz gens à ung endroit rompoient les murs de la ville :

  1. Es plains : dans les plaines.