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histoire

qu’il fist venir à lui en France le roy d’Angleterre, sa femme, et leurs enfans, pour faire paix et accord entr’eulx. A laquelle paix faire estoient tres-contraires les gens de son conseil, et lui disoient : « Sire, nous sommes grandement esmerveillez comment vous voulez consentir à bailler et lesser au roy d’Angleterre si grant partie de vostre terre, que vous et voz predecesseurs avez aquises sur lui, et par ses meffaitz. Dont il nous semble que n’en soiez pas bien adverty, et que gré ne grace ne vous en sauront-ilz.» A cela le Roy leur respondit qu’il savoit bien que le roy d’Angleterre et son predecesseur avoient justement et à bon droit perdu les terres qu’il tenoit : et qu’il ne entendoit leur rendre aucune chose à quoy il fust tenu le faire. Mais le faisoit-il seulement pour amour, paix, et union avoir, nourrir et entretenir entr’eulx et leurs enfans, qui sont cousins germains. Et disoit le Roy : « Je pense, fait-il, que en ce faisant je feray moult bonne euvre. Car en premier lieu je feray et conquerray paix, et en aprés je le feray mon homme de foy, qu’il n’est pas encores. Car il n’est point encores entré en mon hommage.»

Le roy saint Loys fut l’omme du monde qui plus se travailla à faire et mectre paix et concorde entre ses subgectz, et par especial entre les princes et seigneurs de son royaume, et des voisins, mesmement entre le conte de Chalons mon oncle, et le conte de Bourgoigne son filz, qui avoient grant guerre ensemble, au retour que fusmes venuz d’oultre mer. Et pour la paix faire entre le pere et le filz, il envoia plusieurs gens de son conseil jusques en Bourgoigne à