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de saint loys.

ses propres coustz et despens : et finablement fist tant, que par son moien la paix des deux parsonnages fut faite. Semblablement par son pourchaz la paix fut faite entre le second roy Thibault de Navarre et les contes de Chalons et de Bourgoigne, qui avoient dure guerre ensemblement les ungs contre les autres : et y envoia pareillement des gens de son conseil qui en firent l’accord, et les appaiserent.

Aprés celle paix commença une autre grant guerre entre le conte Thibault de Bar et le conte de Luxembourg, qui avoit sa seur à femme. Et lesquelz se combatirent l’un contre l’autre main à main dessoubz Pigny. Et print le conte de Bar, le conte de Luxembourg, et aprés gaigna le chasteau de Ligney, qui est au conte de Luxembourg à cause de sa femme. Pour laquelle guerre appaiser le Roy y envoia monseigneur Perron le chambellan, qui estoit l’omme du monde en qui le Roy croioit plus, et aux despens du Roy. Et tant se y travailla le Roy que leur paix fut faicte. Les gens de son grant conseil le reprenoient aucune foiz, pour ce qu’il prenoit ainsi grant paine à appaiser les estrangiers : et qu’il fait mal quant il ne les laissoit guerroier, et que les appointemens s’en feroient mieulx aprés. A ce leur respondit le Roy, et leur dist qu’ilz ne disoient pas bien. « Car, ce faisoit-il, si les princes et grans seigneurs qui sont voisins de mon royaume veoient que je les laissasse guerroier les ungs aux autres, ilz pourroient dire entr’eulx que le Roy de France par sa malice et ingratitude nous lesse guerroier. Et par ce pourroient-ilz conquerir hayne contre moy, et me pourroient venir courir sus. Dont je pourroye bien