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AVERTISSEMENT.

un mot et fit deux articles d’un seul. Le texte que nous suivons porte : Messire Rambauz parent l’apostolle Clément, c’est-à-dire parent du pape Clément. Nous ne rappelons cette erreur, qui ne fut pas la seule qu’on releva dans l’édition de 1761, que pour montrer combien il est difficile de ne pas se tromper quelquefois en faisant des recherches sur nos antiquités souvent si obscures, et pour réclamer l’indulgence des lecteurs, si, malgré les soins que nous donnons à notre travail, il nous arrivoit de tomber dans quelque faute involontaire.

Le manuscrit publié par MM. Mellot, Sallier et Caperonnier, a donné la solution d’une difficulté qui avoit beaucoup embarrassé Du Cange. La dédicace du manuscrit qu’il a suivi porte : A tres noble, tres excellant, et tres puissant roy Loys, fils de tres digne et de tres saincte mémoire le roy sainct Loys, etc. ; et l’auteur ajoute que cet ouvrage lui a été demandé par la mère du Roi, veuve de saint Louis. Du Cange fait à ce sujet beaucoup de conjectures qui ne le satisfont point, parce que les deux successeurs de saint Louis ne s’appelèrent pas Louis, mais Philippe. Son embarras venoit de ce que son texte se trouvoit altéré dans cet endroit. Celui de MM. Mellot, Sallier et Caperonnier, porte dans la dédicace : A son bon seigneur Looys, filz du roy de France, par la grace de Dieu roy de Navarre, et il n’y est pas question que la reine fût veuve de saint Louis : ce qui lève toutes les difficultés. En effet, Louis-Hutin, fils de Philippe-le-Bel, perdit sa mère Jeanne de Navarre en 1305, et fut héritier de ce royaume du vivant de son père, qui ne mourut qu’en 1314. Il est donc clair que les Mémoires de Joinville furent dédiés à Louis-Hutin, arrière-petit-fils de