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SUR L’HISTOIRE DE S. LOUYS.


L’usage de ces festes royales, car c’est ainsi que Mathieu Paris les appelle, (regalia festa)[1] fut introduit en Angleterre par Guillaume le Bâtard, après qu’il eut conquis ce royaume. Orderic Vital[2], Interbella Guillelmus ex civitate Guentâ jubet afferri coronam, aliaque ornamenta regalia et vasa, et dimisso exercitu in castris, Eboracum venit, ibique Natale Salvatoris nostri concelebret. Guillaume de Malmesbury écrit la même chose de lui en ces termes[3] : Convivia in præcipuis festivitatibus sumptuosa et magnifica inibat. Natale Domini apud Glocestriam, Pascha apud Wintoniam, Pentecostem apud Westmonasterium agens quotannis, quibus in Angliâ morari liceret : ovines eò cujuscumque professionis magnates regium edictum accersebat, ut exterarum gentium legati speciem multitudinis, appatumque de liciarum mirarentur, nec ullo tempore comior, aut indulgendi facilior erat, ut qui advenerant largitatem ejus cum divitiis conquadrare ubique gentium jactitarent. Les annales de France nous font voir en quelques endroits, que nos roys de la seconde race choisissoient pareillement ces occasions, pour recevoir les ambassadeurs étrangers.

Guillaume le Roux fils et successeur de Guillaume le Bâtard, continua ces festes solennelles. Le roy Henry I les célébra pareillement avec de grandes magnificences. Eadmer, qui rend ce témoignage de lui, appelle ces jours de solennitez, les jours de la couronne du Roy[4], parce qu’il la portoit en ces

  1. Math. Paris, A. 1135, p. 51.
  2. Order. L 4, p. 515.
  3. Will, Malmesb. l. 3, p. 112.
  4. Eadmer, l. 4. Hist. Novor. p. 102.