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DISSERTATIONS

en a besoin pour sa guerre. Puis ajoûte ces mots : Et si dictus Vicedominus me pre festo faciende summonuerit, ege cum uxore meâ per octe dies secum ad custum meum debeo remanere, etc. Par un autre aveu de l’an 1280, Dreux d’Amiens seigneur de Vinacourt, reconnoît qu’il doit huit jours de stages et huit jours de feste au vidame d’Amiens ; où il est à remarquer que ce qui est icy appellev festum, est appellé dans un autre titre du même Enguerrand de l’an 1218 dies hastiludii, et dans un autre de Jean vidame d’Amiens de l’an 1217, le jour du Bouhordeis, parce qu’en ces jours-là on faisoit des behourds, des tournois, et des joustes. Et afin que ces assemblées fussent plus célèbres, les seigneurs obligeoient, ainsi que j’ay dit, leurs vassaux de s’y trouver à leurs dépens, et leur envoyoient faire les semonces à cet effet. Mais parce que la matière des tournois et des behours est curieuse, et que leur origine est peu connue, je prendray icy occasion d’en faire quelques dissertations qui ne sçauroient estre qu’agréables, puisqu’elles en découvriront la source, et en feront voir l’usage, et les abus.

Non seulement les vassaux estoient tenus de se trouver aux festes de leurs seigneurs, mais encore ils y estoient obligez à quelques devoirs particuliers, suivant les conditions des inféodations[1]. Dans un acte passé l’an 1340, Humbert dauphin donne à Aynard de Clermont la terre de Clermont en Trieves, avec le titre de vicomté, à la charge que, lorsque le dauphin, ou son fils ainé seroit fait chevalier, le vicomte porteroit l’espée devant luy, et qu’aux jours de chevalerie et de mariage, il serviroit à cheval, ou à pied,

  1. M. de Boissieu au traité des Droits Seig. ch. 4.