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SUR L’HISTOIRE DE S. LOUYS.

selon que la feste le requerroit, pour raison dequoy il prendroit deux plats et quatre assietes d’argent de seize marcs, et si la feste duroit plus d’un jour, un plat de quatre ou cinq marcs chaque jour.



DE L’ORIGINE ET DE L’USAGE DES TOURNOIS.




Tous les peuples qui ont aimé la guerre, et qui en ont fait le principal but de leur gloire, ont tâché de s’y rendre adroits par les exercices militaires. Ils ont crû qu’ils ne dévoient pas s’engager d’abord dans les combats, sans en avoir appris les maximes et les règles. Ils ont voulu former leurs soldats, et leur apprendre à manier les armes, avant que de les employer contre leurs ennemis : Ars enim bellandi, si non præluditur, cùm necessaria fuerit, non habetur[1], dit Cassiodore. C’est pour cette raison que S. Isidore écrit que les Goths, qui estoient estimez grands guerriers, in armorum artibus spectabiles, avoient coutume de s’exercer par des combats innocens : Exercere enim sese telis, ac præliis præludere maximè diligunt ; ludorum certamina usu quotidiano gerunt[2].

Les François qui ont esté effectivement les plus belliqueux d’entre toutes les nations, les ont aussi cultivez plus que les autres. Ce sont eux qui sont les inventeurs des tournois et des joustes, qu’ils n’ont mis en usage, que pour tenir les gentilshommes en haleine, et

  1. Cassiod. l. I, ep. 40.
  2. Isid. in Hist. Goth. init. Roder. Tolet. l. I. Hist. Hisp. c. 9.