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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 3.djvu/112

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DISSERTATIONS

pour les préparer pour les combats. Ce qui a fait dire à un poëte de ce temps[1] :

Ante homines domuisse feras gens Gallica ab olim
Sanxit, et ad duras belli armorumque labores,
Exercere domi rigidæ præludia pugnæ.

Et comme les tournois ne furent inventez que pour exercer les jeunes gentilshommes ; c’est pour cela qu’ils sont appeliez par Thomas de Walsingham ludi militares[2] ; par Roger de Howeden militatia exercitia[3], par Lambert d’Ardres, gladiaturæ[4] ; par l’auteur de l’histoire de Hierusalem imaginariæ bellorum prolusiones,[5] et enfin par Guillaume de Neubourg, meditationes militares, armonun exercitia, belli præludia, qnæ nulle interveniente odio, sed pro solo exercitio, atque ostentatione virium fiebant[6].


Alexandre Necham, Lazius[7], Chifflet[8], et autres auteurs estiment que le nom aussi bien que l’origine des tournois, vient de ces courses de cheveaux des anciens, qui sont nommez Trojæ et Trojani ludi, et qui furent inventez premièrement par Enée, lorsqu’il fit inhumer Anchise son père dans la Sicile, d’où ces courses passerent ensuite chez les Romains. On ne peut pas douter que ces jeux troyens n’ayent beaucoup de rapport avec les tournois, comme on peut recueillir de la description que Virgile nous en a donnée : car ils ne consistoient pas dans de simples courses de chevaux, comme le P. d’Outreman

  1. R. P. Leo B. Ord. FF. Minor. in Paneg, Ludov. XIV. edito A. 1666.
  2. Walsingh. p. 44.
  3. Rog. Howed.
  4. Lamb. Ard.p. 13.
  5. Hist. Hieros. A. 1177.
  6. W Neubrog. Neubrig. l 5, t.4.
  7. Al. Necham. Laz. l. 10. Comm. de Rep. Rome. c. 2.
  8. Chifflet, in Vesont. 1. part, c, 31. Lud. d’Orléans ad Tacit. l. ii p. 578.