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SUR L’HISTOIRE DE S. LOUYS.

pere d’un autre Geoffroy, qui donna l’origine aux comtes de Vendôme. Celle de Tours rend ce témoignage de lui : Anno 1066, Gaufridus de Pruliaco, qui torneamenta invenit, apud Andegavum occiditur[1]. Et celle de S. Martin de Tours : Anno Henrici imp. VII, et Philippi régis VI, fuit proditio apud Andegavum, Gaufridus de Pruliaco et alii barones occisi sunt. Hic Gaufridus de Pruliaco torneamenta invenit[2]. D’autre part nous lisons dans Lambert d’Ardres[3] que Raoul comte de Guines, fils du comte Ardolphe, estant venu en France pour y fréquenter les tournois, reçut dans un de ces combats un coup mortel, qui lui fit perdre la vie. Or Raoul vivoit avant Geoffroy de Preully : car le méme auteur écrit qu’Eustache son fils ayant appris la mort de son père, vint aussi-tôt en Flandres, et fit hommage de son comté au comte Baudoüin le Barbu, qui tint le comté de Flandres depuis l’an 989, jusques en l’an 1034.

De sorte que j’estime que ce seigneur n’inventa pas ces combats et ces exercices militaires, mais qu’il fut le premier qui en dressa les loix et les règles, et mêmes qui en rendit la pratique plus commune et plus fréquente. Ce qui est d’autant plus probable, que nous ne lisons pas le mot de tournoy avant ce temps-là. D’ailleurs la pluspart des écrivains étrangers reconnoissent ingenuëment que les tournois estoient particuliers aux François. C’est pourquoy ils sont ajipellez par Mathieu Paris conflictus Gallici, les combats ordinaires des François, en ce passage : Henricus rex Anglorum junior mare transiens in conflictibus Gallicis, et pro-

  1. Chr. Tur. A. 1066.
  2. Chr. S. Martini Turon. A. Du Chesne en l’Hist. des Chasteigners.
  3. Lamb. Ard. p. 13.