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DISSERTATIONS

fusioribus expensis, triennium peregit, regiâque majestate prorsus depositâ, totus est de rege translatus in militem, et flexis in gyrum frenis, in variis congressionibus triumphum reportans, sui nominis famam circumquaque respersit[1].. Raoul de Coggeshall en sa chronique manuscrite[2] rend le même témoignage, écrivant que Geoffroy de Mandeville mourut en la ville de Londres d’une blessure qu’il reçût, dùm more Francorum, cum hastis, vel contis, se se cursim equitantes vicissim impeterent.

Aussi les auteurs ont remarqué que les François ont esté adroits en ces exercices plus que les autres nations. Le comte Baltazar de Castillon en son Courtisan parle de cette adresse de nostre nation : Nel torneare, tener un passo, combatere una sbarra[3] ; et comme la lance estoit la principale arme, dont on se servoit en cette sorte de combat, ils y ont tousjours excellé : ce qui a donné sujet à Foucher de Chartres de dire qu’ils estoient probissimi bellatores, et mirabiles de lanceis percussores[4]. Albert d’Aix[5] fait une description de leurs lances : et Anne Comnene[6], Nicetas[7], et Cinnamus[8] rendent cet honneur à la noblesse Françoise d’avoir eu une adresse toute particulière pour les manier, et pour s’en servir dans les occasions. Les Anglois empruntèrent des François l’usage des tournois, qui ne commencèrent à estre connus d’eux, que sous le règne du roy Estienne, cùm per ejus indecentem mollitiem nullus esset publicæ vigor disci-

  1. Math. Paris, A. 1179, p. 95.
  2. Radulf. Coggesh. in Chr. MS.
  3. Balth. Cast. nel. Corteg. l. I.
  4. Fulcher. Carnot. L 2, c, 41.
  5. Alb. Aq. l. 4, c. 6.
  6. Anna. Comn. in Alex. p. 171, 172, 207, 277, 445, 469.
  7. Nicet. in Man. l. 3, c. 3.
  8. Cinn. l. 2.