Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 3.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Puis pour au chef de la besongne
Accroistre le nom en tous lieux,
Crioient Bourgongne, Bourgongne,
Trestous ensemble qui mieux mieux.

Le cry général, aussi bien que le particulier, servoit encore aux soldats pour se reconnoître dans la mêlée. Nous en avons un exemple dans Brunon, au livre qu’il a fait de la guerre de Saxe[1]. Ibi quidam de nostris adversarium sibi videns obvium, velut suum salutavit socium, dicens, Sancte Petre, quod nomen Saxones pro symbole tenebant omnes in ore. Ille vero nimium superbus, et tantum deridere nomen exorsus, in ejus vertice librato mucrone : hæc, inquit, tibi tuus Petrus mittit pro munere, etc. L’on se sert aujourd’huy du terme, Qui vive ? Mais comme le cry estoit connu également des deux partis, il arrivoit souvent que les ennemis s’en prévaloient, et, lorsqu’ils estoient en péril de leurs personnes, ils crioient le cry de leur ennemy, et, à sa faveur, s’évadoient. Pierre, moine de Vaux de Sarnay, en cotte deux exemples, en son histoire des Albigeois : Dominum etiam Cabareti Petrum Rogerium bis vel ter cepissent ; sed ipse cum nostris cœpit clamare, Monsfortis, Monsfortis, prœ timore, ac si noster esset, sicque evadens et fugiens rediit Cabaretum. Et ailleurs : Fugientes hostes prœ timore mortis exclamabant fortiter Monsfortis, Monsfortis, ut sic se fingerent esse de nostris, et manus persequentium evaderent arte tali, etc[2].

Quant au cry particulier, il estoit ordinairement prononcé par les chefs, pour animer, dans la mêlée,

  1. Bruno de bello Sax. pag. 137.
  2. Petr. Mon. Vall. Sar. c. 40, 57.