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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 3.djvu/251

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fin. Joseph à Costa raconte[1] qu’en la bataille que les Mexicains livrèrent aux Tapanecas, sous la conduite du roy Iscoalt, et du fameux capitaine Tsacaëllec, le signal ayant esté donné ils vinrent fondre avec allégresse sur leurs ennemis, crians tous d’une voix Mexique, Mexique, se remettans en mémoire par ces mots la vertu et l’ancienne gloire des Mexicains, pour la défense de laquelle ils ne dévoient pas épargner ni leurs corps, ni leurs vies.

Aux assauts des villes, et lorsqu’on montoit à l’escalade, on crioit ordinairement le cry général[2]. À celuy d’Antioche les pèlerins crièrent Dieu le veult[3] ; à celui de Hierusalem, les mêmes y crièrent Deus adjuva[4], Deus vult.[5] ; à l’assaut de Rosse en la Macédoine les soldats de Raymond comte de S. Gilles crièrent Tolose[6] ; à celuy de Rome les soldats de Robert Guîchard duc de la Pouïlle montèrent à l’escalade, Guiscardum clamoribus ingeminando[7]. Ainsi à la prise de la ville de Luxembourg par les Bourguignons, les soldats y crièrent Bourgongne, comme témoignent quelques vers MSS. faits en ce temps-là :

Neantmoins par subtile manière,
Prit-on la ville en toutes parts ;
Et au prendre eut maintes bannières
Desploiées, et tant d’estendars,
Tant de glaives et tant de dars,
De lances en la compagnie,
Qu’ils boutèrent hors les soldats,
En haut criant ville gagnie.

  1. Jos à Costa en l’Hist. des Indes, l. 7, c. 13.
  2. Froiss. 3. vol. c. 102.
  3. Fulcher. l. i, c. 9. Guibert. l. 5, c. 5. Gest. Franc, exp. Hier. l. i, c. 19. Tudebod. l. i, c. 793.
  4. Gest. Fr. exp. Hier. l. i, c. 26.
  5. Fulcher. l. i, c. 18.
  6. Raym. d’Agiles, p. 140.
  7. Malater. l. 3, c. 37.