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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 3.djvu/58

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EXTRAITS

Sultane ; il résolut de la punir du meurtre se son père ; il corrompit à force d’argent les propres esclaves de cette princesse, qui l’assommèrent à coups de galoches[1]. Son corps fut jeté tout nu, dans un fossé et resta dans cet état quelques jours ; on le mit ensuite dans le tombeau que, de son vivant, elle avoit fait bâtir pour elle.

Le sultan Nourreddin succéda à son père Aibegh, et fut le second Sultan de la dynastie des esclaves baharites ; il régna deux ans et huit mois, et fut assassiné.

Elmelik-Eldaer, autrement dit Bibars-Elbondukdari fut le troisième prince des esclaves baharites ; il régna avec gloire dix-sept ans et deux mois et demi, et mourut à Damas ; c’est le même Bibars qui, à la tête des Mamelucs, empêcha le roi de France de s’emparer de Mansoura.

Le sultan Echref-Hagi fut le dernier des esclaves baharites ; il monta sur le trône à l’âge de six ans, sous la tutelle d’un certain Berkoukielboga, qui chassa son pupille et s’empara du Royaume l’année 784 de l’hégire ; il fut dépossédé à son tour, et le sultan Echref-Hagi remonta sur le trône. Quelque temps après, dégoûté de la royauté, il l’abdiqua volontairement, et Berkouk lui succéda. Ce Berkouk commença la dynastie des esclaves circassiens, qui ont régné en Égypte cent vingt-un ans sous vingt-deux rois différens ; le dernier de cette dynastie fut Toumanbey, que sultan Sélim, empereur des Turcs, après avoir conquis toute l’Égypte, fit pendre à une des portes de la ville du Caire.

  1. De galoches : les esclaves portent dans la maison des espèces de galoches.