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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 3.djvu/97

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SUR L’HISTOIRE DE S. LOUYS.

pour inferer qu’il est fréquenté d’un grand nombre de personnes. Ce qui a fait dire à Guntherus :

Non est magnorum cum paucis vivire regum.
Quotlibet emittat, plures tarneri aula reservat.
Nec Princeps latebras, nec sol desiderat umbras :
Abscondat solem, qui vult abscondere Begem.
Sive noyi veniant, seu qui venêre recedant,
Semper inexhaustâ celebratur curia turbâ.[1]

Toutefois les roys ont choisi les occasions des festes solennelles, pour y faite parétre leur magnificence par le nombre des seigneurs et des prélats, qui y arrivoient de toutes parts pour composer leur cour, par l’éclat de leurs habits, et de ceux des officiers de la maison royale, par les splendides festins, les largesses et les libéralitez ; et enfin par les grandes cérémonies et particulièrement celles des chevaleries, qu’on réservoit pour ces jours-là. Ainsi c’est avec raison qu’on appelloit ces grandes assemblées, Cours plenieres[2], solennelles[3], publiques[4] generales [5], ouvertes[6]. La chronique de Bertrand du Guesclin :

Et toute sa vaisselle fasse amener droit là,
Pource que cour plainiere ce dit tenir voudra.

Ils choisissoient toujours à cet effet un de leurs palais, ou quelque grande ville, capable de loger toute leur suite, comme les annales d’Eguinhart, et les auteurs font foy, et entre autres le même Guntherus[7] en ces vers, parlant de l’empereur Frederic I :

  1. Gunther. l. 4. Ligur. p. 97.
  2. Monast. Angl. to. 2, p. 281. To. 1, p. 44.
  3. To. 4. Spicil. p. 550. Goldast. to. I. Constit. Imp. p. 366, 208. Thwrocz.
  4. W. Heda p. 334, I. Edit.
  5. Chr, Longipont.
  6. Joinville.
  7. Gunther. l. 5, p. 110.