Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dequoy il reçut sa bénédiction, et ses enfans héritiers du Roy, jusques à la quatriesme génération, pour avoir vengé l’honneur de Dieu.

Toutesfois, ceux qui en parloient plus politiquement, estimoient que cet inconvénient advenu audict Vassy apporteroit beaucoup de maux, attendu que l’assemblée n’estoit faite que suivant les edicts, èsquels il n’y avoit point de revocation, et que tels discours de part et d’autre, faits par les ministres et prédicateurs, estoient semences de sédition qu’il falloit reprimer.

En ce mesme temps la Reyne, mère du Roy, fut advertie par le prince de Condé, que le duc de Guise et le connestable venoient à Paris, armez et fort accompagnez ; ce qui occasionna Sa Majesté d’escrire audict duc de Guise, afin qu’il vînt à la Cour avec son train ordinaire seulement, et manda le semblable au roy de Navarre, le priant de demander au duc qu’il laissast les armes. Quoy qu’il en fust, il arriva à Paris le vingtiesme jour de mars, fort accompagné. Lors on recognut une très-grande affection que ceux de Paris luy portoient ; car, en premier lieu, les principaux de la ville allèrent au-devant de luy pour se conjouir de sa venue ; et, entrant dans la ville, tout le peuple montra une grande rejouissance, avec quelques particulières allégresses, qui ne furent faites ny aux princes du sang ny au connestable ; ce qui luy donna beaucoup de contentement, et d’espérance à ceux de sa maison d’accroistre leur puissance. Et la pluspart du peuple disoit qu’il ne faisoit rien par ambition, ains pour le seul zèle de la religion catholique, ce qu’ils ne disoient pas des autres ; chose qui luy augmentoit aussi