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response aux lettres qu’il leur avoit envoyées, et le certifiant qu’ils avoient donné arrest de son innocence pour le désir qu’ils avoient de luy faire service et le voir bien content auprès du Roy ; et que pour le regard de l’edict de janvier, il n’estoit que provisionnel, pour appaiser les troubles, et jusques à ce que l’on vist que les affaires s’en porteroient mieux, ce qui n’estoit point advenu. Quant au fait de Vassy, ils avoient commission du Roy pour en informer et faire la justice, comme ils esperoient faire ; si bien qu’il auroit occasion de s’en contenter. Et la conclusion estoit pour l’exhorter à se remettre avec le Roy, duquel il estoit si proche parent.

Mais telles remonstrances n’eurent pas beaucoup de

    connues, les offenseroient. » Le parlement réfute ensuite les allégations relatives à la non exécution des traités. « L’edict de juillet, continue-t-il, arresté en très-grande et honorable assemblée, où vous estiez, a aussitost esté rompu que publié celuy de janvier a depuis esté faict. Craignant qu’au lieu de repos il apportast de plus grands troubles, nous fismes quelque temps les difficiles à le passer : nos remonstrances manifestent nos intentions et motifs. Après, sur l’assurance qu’on nous donna de la tranquillité publique, nous le publiasmes, et ne l’eussions autrement faict. La fin dudict edict n’a esté pour innover la religion et le royaume, ains, comme dict est, pour appaiser les subjets et les faire vivre en paix. S’il y a eu désobéissance au dernier, comme il y a eu au premier, la conservation ou changement des loix du Roy lui appartient, non aux subjets de leur authorite, et par armes. Et que nous ne pouvons vous dissimuler, nostre très-bonoré seigneur, ayant leu en vostre dicte déclaration, que vous exposerez vostre vie et celle de cinquante mille hommes de pareille volonté à vous. S’il vous plaist, ferez profit de nostre remonstrance, et regarderez que l’honneur que vous avez d’estre du sang et maison du Roy, vous oblige plus que tous ceux qui ne sont pas de ce sang, à conserver la couronne en estat. Si, par vostre faute, le royaume est troublé, la coulpe et blasme en seront plus grands. Escript à Paris en parlement, le vingt et uniesme jour d’avril 1562. Les gens tenant le parlement du Roy, bien vostres. Signé, du Tillet. »