vertu envers luy, d’autant qu’il estimoit que le parlement estoit du tout passionné contre les huguenots ; ce qui les affoiblissoit fort, attendu aussi que tous les autres parlemens, baillifs, seneschaux et autres juges et magistrats, suivoient entièrement ce qui leur estoit enjoint et mandé par ladite cour de parlement de Paris. Pourresponse, le prince fit derechef une déclaration[1], qui fut publiée, pleine de protestations et doléances telles et plus grandes que les précédentes. Neantmoins il offroit de se retirer en sa maison, pourvu que ceux de Guise, le connestable et mareschal de Sainct-André se retirassent aussi de la Cour, laissans les armes et le Roy, la Reyne et messeigneurs ses frères en liberté, cependant qu’il garderoit à Sa Majesté les villes saisies par les huguenots.
Il escrivit aussi à l’empereur Ferdinand, au duc de Savoye et au comte Palatin, afin qu’il leur plust s’interposer en ceste affaire comme bons amis et alliez de la maison de France, et induire les uns et les autres à
- ↑ Fit de rechef une déclaration. Les protestans publièrent en même
temps, au nom du prince de Condé, une épître en vers, où le prince
reproche à la Reine mère de lui avoir ordonné de prendre les armes.
Dans cette pièce, la règle des rimes masculines et féminines n’est pas
observée. En voici deux passages.
J’appelle maintenant, non seulement les hommes,
Mais le ciel et la terre à témoins que nous somme
Par trop mal recogneus, et nostre honneur trahy,
Pour vous avoir en tout promptement obey.
……….
Avex-vous oublié de m’avoir faict armer,
Et m’avoir commandé de ne me désarmer
Tant que vos ennemis auroient l’espée au poing
Combien de fois loué avez-vous le grand soing
Que vous voyez en moy, et la sollicitude
Pour vos enfans et vous garder de servitude
Les Estats maintenir, et leur authorité,
Cependant que le Boy est en minorité ?