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toient leur esperance. Mais le roy Henry, qui estoit cognu pour prince de bonne nature, n’ayant autre but que le zele de la religion catholique, pour couper le Chemin aux heresies, qui apportent toujours avec elles du changement, se laissa aller au conseil de ceux qui estoient d’avis de faire brûler les heretiques sans remission.

Et de fait, Sa Majesté commanda que l’on fist le procez aux conseillers emprisonnez, ce qui fut depuis differé par sa mort. Et quelque temps après, l’un d’iceux fut absous à pur et à plein, les autres condamnez en l’amende, partie honorable et partie profitable ; et le conseiller du Bourg fut condamné et executé à mort la veille de Noël 1559, encores qu’il eust des amis, et que le comte Palatin eust escrit au Roy pour luy sauver la vie. En ce mesme temps, l’on publia nouveaux edicts[1] portans defence de faire assemblées se-

  1. L’on publia nouveaux édicts. François II envoya en même temps une déclaration au parlement de Paris, et les lettres-patentes qui l’accompagnoient étoient ainsi conçues : « Pour eviter aux conventicules et assemblées illicites, le Roi veut que toutes personnes qui auront cognoissance de ceux qui font lesdits conventicules, tant de jour que de nuict, soit pour le faict de la religion, ou autre fin quelle qu’elle soit, viennent à les reveler à la justice, sur peine d’estre punies de telles et semblables peines que ceux qui se seront trouvés auxdites assemblées ; voulant que à celuy qui viendra le premier à revelation, et par le moyen duquel telles choses s’avereront, il lui soit faict pardon, ores qu’il fust des complices et coupables, et encores qu’il lui soit donné pour loyer la somme de cent escus pour une fois ; voulant que lesdits revelateurs soient maintenus et gardez de toutes injures, oppressions et molestes, et les conservant en sa protection et sauve garde » Le parlement rendit le 6 septembre un arrêt par lequel il étoit enjoint à tous propriétaires et locataires de maisons, de s’informer exactement des vie, mœurs et religion de ceux qui y demeuroient, afin d’en rendre compte aux commissaires des quartiers.