Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/319

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portance, après avoir ouy parler le Roy et la Reyne sa mere, il falloit qu’il en advertist la Reyne sa maistresse, se promettant de la disposer si bien à la paix, qu’en peu de temps les choses prendroient une bonne fin ; alléguant aussi que, s’il entroit trop avant sur cette matière, sans nouveau commandement et sans en donner advis en Angleterre, et du traitement qu’il avoit reçu, il n’estoit pas sans ennemis et envieux qui l’en voudroient blasmer.

Lors Leurs Majestez me commandèrent de mettre Smyth en liberté, et luy faire compagnie jusques à Paris, le faire remettre en son logis, et luy rendre ses papiers qui avoient esté scellez, et faire encore garder Trokmarton à Saint-Germain en Laye. Et au mesme temps, la Reyne mere du Roy se portant assez bien de sa grande cheute et blesseure, il fut advisé que la Cour et le conseil iroient à Paris pour donner ordre aux affaires de tout le royaume, afin d’y establir la paix, et faire plusieurs beaux reglemens et ordonnances avec la majorité du Roy, punir plusieurs malversations, et adviser sur l’exécution des articles du concile de Trente[1], et, sur toutes choses, d’appointer les princes et seigneurs qui pouvoient apporter encore quelques troubles à l’Estat. En quoy la Reyne mère travailloit autant qu’il estoit possible pour oster toutes rancunes, afin de ne rentrer aux guerres civiles, dont

  1. Adviser sur l’exécution des articles du concile de Trente. Le chancelier de L’Hôpital mit la plus grande opposition à l’acceptation du concile de Trente. Il chargea l’avocat Dumoulin, d’abord calviniste, puis luthérien, d’écrire sur ce sujet ; et, au mois de février 1564, Dumoulin fit paroitre une espèce de consultation qui n’est qu’une déclamation violente contre la puissance des papes.