Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

desiroient tant son amitié, qu’elle ne la vouloit donc mesurer à aucune chose du monde, et accordoit au Poy le traicté, mais qu’elle feroit bien chastier ses ambassadeurs lors qu’ils seroient de retour. Et en mesme temps elle commanda que l’on fîst publier la paix au chasteau de Windsor, Londres et autres endroits du royaume. Ce qui fut faict le jour de Sainct-Georges 1563[1], sur les onze heures du matin, où la Reyne marcha accompagnée de tous les chevaliers de son Ordre, et grande quantité de seigneurs et noblesse, jusques à la chapelle de Windsor, où elle nous pria de l’accompagner pour voir la publication, qui se fit avec les trompettes, tambours, clairons, haubois, et toutes sortes d’allegresses qu’on pouvoit desirer en tel acte. Après que leur service fut achevé, elle envoya querir Foix et moy pour disner avec elle en la compagnie des chevaliers, et but à la santé du Roy et de la Reyne sa mere, puis nous envoya la coupe où elle avoit bu pour luy faire raison.

Après le disner il fut question de parler des gentilshommes françois, auparavant appeliez ostages, qui estoient Mouy, Nantoüillet, prevost de Paris, Palaiseau et La Ferté, lesquels estoient là pour luy estre presentez par moy, afin d’estre deschargez et mis en pleine liberté. Ce qu’ayant fait, et requis leur délivrance pour les ramener au Roy, la Reyne me tint quelques propos sur la vie, actions et deportemens d’iceux en son royaume, et comme ils s’estoient voulu sauver, bien qu’ils luy fussent obligez de les avoir mis sur leur foy, et comme ils avoient recherché de faire

  1. Mil cinq cent soixante et trois. Suivant la nouvelle manière de rompter, 1564.