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(sans toutesfois faire marcher de pair l’obstination avec la grace du Sainct Esprit) que Julien, surnommé l’Apostat, empereur des Romains, defendit pour cette cause par edict exprès de faire mourir les chrestiens, qui se faisoient à l’envi et par grande devotion de leur salut. Mais bien commandoit-il de confisquer leurs biens et offices, qui leur estoit une rigoureuse punition, et en detourna plus par ce moyen que l’on n’avoit peu faire par les persecutions. Cela se voit en l’Histoire Ecclesiastique.

Aujourd’huy en Angleterre, où il y a des catholiques, il leur est prohibé, sur peine de prisons et de quelques sommes de deniers, de faire exercice de leur religion. Mais ces deffences envers les constans ne servent qu’à les rendre plus affectionnez à ladite religion catholique, pour laquelle ils ne craignent de perdre la vie et les biens. Il y en a d’autres de ladite religion catholique en leur cœur, qui s’accommodent aux loix politiques du royaume, et vont à l’eglise anglicane, de peur de perdre les biens, ou d’estre constituez prisonniers. Ceux-là pechent griefvement contre la confession de la foy catholique au dehors, et commettent un crime exterieur d’heresie. J’ay cogneu des uns et des autres.