Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/369

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grande recommandation que de ruiner la France par divisions ou par guerre ouverte, sous couleur de la religion catholique. Et concluoit qu’il ne falloit laisser passer le duc ; que si Leurs Majestez vouloient, c’estoit chose facile de l’en empescher et le combattre, ce que le prince et luy offrirent de faire, et de garder les frontieres à leurs despens.

Mais tous ces propos n’esmouvoient pas beaucoup le Roy, la Reyne sa mere, ny son conseil, qui se ressentoient encore des bonnes cheres et de l’entreveue de la reyne d’Espagne à Bayonne, qui avoit reconfirmé l’alliance et amitié que l’Admiral ne pouvoit renverser par les beaux discours d’Estat qu’il alleguoit, bien entendus pour la seureté de l’estat de France, mais exécutez tout à rebours de son intention. Ce qui fit entierement juger au prince de Condé, à l’Admiral et à ceux de leur party, que le masque estoit levé, et qu’il ne leur falloit plus douter de l’effet de la ligue catholique contre les huguenots.