Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/395

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trouver le Roy à Paris, sans combattre ny rien hasarder par les chemins, encore qu’il crust de remporter la victoire, et ne prendre aucunement le chemin de Senlis, où je le voulois mener, pour de là aller aux portes de Sainct-Denys, ains aller secourir le Roy dedans Paris, ne pouvant faire autre chose que ce qui luy estoit commandé.

Dont j’advertis incontinent Leurs Majestez, lesquelles me manderent par Chicot, qui estoit pour lors chevaucheur d’escurie, et, depuis, par Faveiles, secrétaire du duc d’Alençon, que, s’il estoit possible, je menasse le comte d’Aremberg à Senlis, où se trouveroit le marquis de Villars, beau-frère du Connestable, pour le rencontrer avec trois cens chevaux françois, et aller au champ de bataille ; où, au mesme instant, le Roy feroit sortir toutes les forces de Paris. Mais cela ne servit de rien ; car le comte suivit son dessein d’aller à Beauvais, et de là à Pontoise pour passer à Poissy, où le prince de Condé et l’Admiral envoyèrent d’Andelot et le comte de Montgommery avec une partie de leurs forces pour empescher nostre passage. Dequoy le Roy estant adverty, il fut résolu que l’armëe sortiroit de Paris pour aller à Sainct-Denys, après avoir recherché tous moyens de quelque pacification avec les huguenots, et regarder s’il y auroit quelque condition pour leur faire laisser les armes. Ce que l’on avoit tasché de faire par divers moyens inutiles, mesme jusques à envoyer des hérauts avec leurs cottes d’armes, pour protester contre le prince de Condé, l’Admiral et tous les seigneurs et gentilshommes de leur faction, et leur enjoindre d’aller ou envoyer, avec l’obeyssance et devoir de sujets, presenter leur requeste desarmez au