CHAPITRE IX.
Tous ces corps, percez de coups, estoient encore estendus sur la place, lorsque le duc d’Anjou y arriva, l’objet desquels augmentoit autant l’ardeur de combattre des nostres, que la retraite des ennemis leur donnoit esperance d’une victoire prochaine si l’on venoit à la bataille, à laquelle le duc s’estant resolu avec les principaux chefs de l’armée, fit le lendemain gagner le passage de la rivière d’Yves près de la source, et, le troisiesme jour, l’ayant fait passer au matin sans grande resistance, il la fit advancer plus à gauche, tirant à la plaine d’Assay, pour y rencontrer ses ennemis et empescher leur retraite au bas Poictou, en cas qu’ils s’y voulussent acheminer ; et afin qu’ils ne peussent passer à La Toue, qui leur servoit de barriere du costé droit, il envoya deux compagnies pour se saisir d’Ervaut et de son passage ; mais l’Admiral, d’autre costé, avoit donné ordre de faire garder le pas de Jeu,