CHAPITRE XI.
Ceux de Chastillon, ayant veu joüer toutes ces piteuses tragedies à la Cour, craignans aussi que l’on les y voulust envelopper, demanderent congé de se retirer, ce qui leur fut accordé. Et la Reyne mere du Roy, monstrant une bonne affection à l’Admiral, le pria de la conseiller et l’advertir par lettres, souvent, de tous les moyens qu’il sçauroit et pourroit apprendre d’appaiser les troubles et seditions du royaume. Ce que depuis il fit, et escrivit à la Reyne que la cause des seditions ne prendroit jamais fin tant que ceux de Guise seroient à la Cour, advertissant Sa Majesté de prendre le maniment des affaires, pour remedier à plus grands inconveniens que les premiers, et qu’il falloit commencer à ne faire plus aucunes poursuites contre les protestans, ainsi qu’il avoit esté advisé par un edict fait à la haste, du conseil dudit Admiral et du feu chancelier Olivier, comme le vray moyen d’esteindre le feu de la conspiration d’Amboise, et ce, pour la crainte que l’on avoit qu’elle n’eust plus grande suitte. Toutesfois plusieurs, voyans cet edict, jugeoient que c’estoit un sujet pour decouvrir