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entre la france et l’angleterre.


de la mort de Philippe de Valois, il avoit écrit aux rois de France et d’Angleterre afin de les exhorter à la paix ; et Édouard, qui n’avoit point renoncé à ses desseins, mais qui attendoit le moment favorable pour les exécuter, consentit à ce que la trêve fût renouvelée. Cette trêve ne s’étendoit pas à la Bretagne, et elle n’empêchoit pas les Français et les Anglais de s’y battre comme auxiliaires des comtesses de Blois et de Montfort. Il n’y avoit pas d’armées régulières ; chaque baron disposoit à son gré des soldats qui suivoient sa bannière, portoit la guerre où bon lui sembloit, tâchoit de surprendre les villes ou les châteaux appartenant à l’ennemi, et avoit soin de s’assurer de quelque forteresse où il se retiroit s’il rencontroit des forces supérieures. Cette manière de faire la guerre avoit le double inconvénient de ne rien décider et de désoler une plus grande étendue de pays. Les Anglais surtout y commettoient d’horribles ravages.

La trêve conclue l’année précédente entre la France et l’Angleterre expiroit au mois d’août 1351. Pendant que l’on négocioit pour une prolongation, il y eut en Saintonge quelques hostilités, et néanmoins on convint encore d’une suspension d’armes pour une année. Cette nouvelle trêve n’empêcha pas Édouard de s’emparer de la ville de Guines, qui lui fut livrée par le gouverneur ; et lorsque le roi de France se plaignit d’une pareille infraction, l’Anglais se contenta de répondre que les trêves étoient marchandes. Jean II fut obligé de dévorer cet affront ; la situation du royaume ne lui permettoit pas d’en tirer vengeance. Ses finances étoient épuisées, la famine