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entre la france et l’angleterre.


à toutes les époques, les hommes nés pour donner l’impulsion aux autres, s’occupèrent plus de leurs propres intérêts que de ceux du royaume.

Sans ces détails préliminaires, on auroit peine à s’expliquer comment, dès cette première assemblée, les députés des communes purent se placer sur le pied d’une égalité parfaite avec les deux autres ordres, et comment ils se rendirent maîtres des délibérations, qui furent toutes à leur avantage. Il fut d’abord convenu comme règle immuable, que les propositions des états n’auroient de force que lorsqu’elles auroient été approuvées par les trois ordres, et que deux ordres réunis ne pourroient forcer le consentement du troisième. On décida qu’il seroit levé trente mille hommes d’armes, c’est-à-dire plus de quatre-vingt-dix mille combattans ; on y joignit au besoin les communes du royaume qui devoient former une immense infanterie, et l’on établit des impôts pour l’entretien de ces troupes pendant l’année. Mais les états décidèrent en même temps que ces impôts seroient supportés par tous sans distinction ; que le Roi, la Reine, les princes y seroient soumis ; et ils se réservèrent le droit de choisir eux-mêmes ceux qui devoient être chargés de percevoir et d’employer les fonds. Ils exigèrent que le Roi renonçât formellement à toute altération dans les monnoies, au droit de se faire défrayer, lui et sa suite, dans ses voyages ; qu’il s’engageât à ne plus soustraire aucun Français à la juridiction des juges ordinaires, à interdire le commerce à tout juge et officier de justice, et à ne plus convoquer l’arrière-ban du royaume sans le consentement des états, à moins qu’il fût impossible de les assembler.