Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
133
entre la france et l’angleterre.


l’âge de vingt-un ans, d’après les lois de la monarchie.

La France ne s’étoit point encore trouvée dans une position aussi critique ; jamais la réunion de toutes les volontés n’avoit été plus nécessaire pour la préserver d’une ruine totale, et cependant jamais il n’y eut plus d’indifférence pour les malheurs publics, dont les factieux cherchèrent à profiter, au lieu d’y porter remède. Les députés des communes avoient exercé une influence remarquable aux derniers États-généraux. Ils se rendirent maîtres absolus dans les assemblées qui eurent lieu pendant la captivité du Roi. Les plus grandes maisons avoient perdu leurs chefs à la bataille de Poitiers ; les nobles, qui n’avoient pas été tués ou faits prisonniers, s’étoient déshonorés par une fuite honteuse, ou en ne répondant pas à l’appel du monarque. La noblesse n’avoit plus ni influence ni crédit, et d’ailleurs, elle eût été peu disposée à soutenir l’autorité royale. Le clergé favorisoit les entreprises des députés des communes, dont les premières délibérations dévoilèrent les projets. Avant d’accorder des subsides, ils sommèrent le Dauphin de renvoyer les principaux magistrats du royaume, de former un conseil composé des membres des États, sans l’avis desquels aucune affaire importante ne pourroit être décidée, et enfin de rendre la liberté au roi de Navarre. Le Dauphin, n’osant pas leur résister ouvertement, prétendit qu’avant de répondre il devoit prendre les ordres de son père ; il fut même assez habile pour séduire quelques députés, et cette fois les États se séparèrent sans résistance. Il profita du temps qu’il avoit gagné pour demander