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précis des guerres


France. La diversion qu’ils pouvoient faire étoit peu inquiétante, mais elle auroit occupé quelques troupes, si le Roi ne leur eût opposé le duc de Brabant ; et les Allemands se battirent entre eux pour des intérêts auxquels ils étoient tout-à-fait étrangers.

Cependant le duc de Berry avoit soumis une partie du Limousin, et le duc d’Anjou s’étoit rendu maître de plusieurs places importantes en Guyenne. À la fin de l’automne, le Roi les rappela à Paris pour concerter les opérations de la campagne suivante. Une guerre qui commençoit sous de si heureux auspices, qui étoit conduite avec autant de sagesse, et qui n’avoit d’autre objet que de délivrer le royaume du joug de l’étranger, devoit nécessairement exciter l’enthousiasme de la nation, et provoquer de sa part les plus généreux efforts ; aussi les États-généraux, assemblés pendant l’hiver, accordèrent-ils tous les subsides qui lui furent demandés, et le peuple, qui connoissoit la sévère économie du Roi, acquitta sans murmures les nouveaux impôts.

Aussitôt que la saison le permit, le duc de Berry et le duc d’Anjou entrèrent en même temps en Guyenne par le Limousin et par La Réole ; ils devoient se rejoindre pour faire le siège d’Angoulême, où résidoit le prince de Galles, dont la santé dépérissoit chaque jour ; mais l’homme qui devoit exécuter les grands desseins du Roi et accomplir la délivrance du royaume n’étoit point encore de retour en France. Du Guesclin avoit prolongé son séjour auprès de Henri Transtamare, qui lui devoit le trône de Caslille, et qui le combloit de biens et d’honneurs. Au premier ordre de son souverain, qui l’appelle à la défense de la