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SUR DU GUESCLIN.


CHAPITRE VI.


De l’avantage que Bertrand remporta dans un combat singulier qu’il fît contre Thomas de Cantorbie, durant le siege que le duc de Lancastre mit devant Dinan.


Le duc de Lancastre étant devenu sage à ses dépens, et voulant profiter du malheur qu’il avoit essuyé devant Rennes, serra Dinan de si prés, et prit des mesures si justes, que les assiegez se voyant aux abois, furent contraints de mander à ce prince qu’ils luy rendroient la place, si dans quinze jours Charles de Blois ne leur envoyoit pas du secours, et qu’ils le supplicient de leur accorder ce terme pour leur donner le loisir de faire sçavoir de leurs nouvelles à ce comte, pour se disculper auprès de luy, si dans la suite il leur reprochoit d’avoir capitulé trop tôt. Le duc de Lancastre et Jean de Monfort ne les voulans pas

    ordonnèrent ensuite le plus profond silence. Les trompettes sonnèrent, et les combattans coururent. Les assistants de Bertrand Du Guesclin étoient Olivier de Mauny, son cousin, le maréchal de Beaumanoir, Bertrand de Saint-Pern, son parrain, le vicomte de la Bellière et d’autres.

    « La première course fut désavantageuse pour Du Guesclin. Ses amis tremblèrent un moment. Une fièvre quarte qui le tourmentoit, l’avoit affoibli. À la seconde course, Du Guesclin ramasse son courage et ses forces. Il renverse son adversaire mortellement blessé ; et, pour punir la forfanterie du chevalier anglois, il alloit lui couper la tête, sans le maréchal d’Andreghem qui jetta entre les combattants sa baguette dorée. À à ce signal le combat finissoit. ». (Du Chastelet, p. 28.).