Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
253
SUR DU GUESCLIN.

officiers qui devoient servir dans l’armée qu’il alloit commander. Grand nombre de Normans, Bourguignons, Champenois et Picards, se rangèrent sous ses enseignes, pour témoigner le zèle et l’affection qu’ils avoient pour leur souverain, et c’est la loüable passion dont les François se sont toujours piqué entre les autres nations (ny en ayant aucune au monde qui prenne plus de part à la gloire de son roy, ny qui s’expose plus volontiers à tous les périls pour l’honneur de sa patrie que la françoise.) Cela s’est remarqué de tout temps.

Bertrand en fit pour lors une très heureuse experience, quand il vit une si grande foule de gens qui se présentèrent pour marcher sous ses étendars, il se promit un très grand succés des opérations de la guerre qu’il alloit entreprendre. Le comte d’Auxerre, messire Baudoin d’Ennequin, grand maître des arbalêtriers de France, le vicomte de Beaumont, Loüis de Havenquerque, flamand, Thierry de Bournonville, Jean des Cayeux, Guillaume Trenchant de Granville, messire Enguerrand d’Eudin, le sire de Ramburre, le sire de Sempy, Robert de Villequier, le sire de Betancour, Robillard de Frontebois, Rebert de la Treille, et plusieurs autres chevaliers[1], avec ce qu’ils purent amasser de gens les plus déterminez, se joignirent tous à Bertrand, et firent en-

  1. Parmi ces chevaliers on remarquoit Jean de Châlons, dit le Chevalier Vert, frère du comte d’Auxerre, Pierre de Vilaines, dit le Bègue, Odard de Renty, le sire de Beaujeu, le sire de Vienne, Aimart de Poitiers, Petiton de Coiuton, le Souldich de l’Estrade, Aymon de Pommiers, Perduccas d’Albret, Olivier Du Guesclin, Guillaume Bouestel, Olivier de Mauny, Eustache de La Houssaye, Roland du Bois, etc.