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précis des guerres

peu disposés à se soumettre à lui. Cette réunion de circonstances ne lui permit pas de former d’entreprises sérieuses contre le royaume. Louis-le-Jeune, et Philippe, son successeur, avec des forces moins imposantes, mais plus concentrées, purent lutter sans désavantage contre lui, et contenir leurs vassaux.

Après plusieurs années de guerres, dont les succès furent balancés, on en vint à un accommodement [1161]. Henri II prêta hommage pour la Normandie, Henri son fils aîné pour la Bretagne, l’Anjou et le Maine, et Richard son second fils pour l’Aquitaine. Mais la paix ne pouvoit être durable entre deux souverains dont l’un, vassal de l’autre, loin de reconnoître personne au-dessus de lui, ne vouloit point d’égal. Les enfans de Henri II, non moins ambitieux que lui, prétendoient avoir leur part du pouvoir de leur père, qui jusqu’alors ne leur avoit cédé que des titres et des revenus. Henri s’y refusa ; ses fils se révoltèrent contre lui [1171], et implorèrent les secours de la France, qui avoit intérêt à les soutenir. Une ligue formidable se forme contre le roi d’Angleterre ; mais il fait face à tout, remporte plusieurs victoires, et propose la paix qu’on ne peut lui refuser. Les hostilités recommencent, sont suivies d’un nouveau traité ou l’on remarque ces mots : « Moi Henri, j’aiderai de toutes mes forces Louis, roi de France, mon seigneur. Moi Louis, je secourrai de tout mon pouvoir Henri, roi d’Angleterre, mon homme et mon vassal. » Malgré ces protestations, le traité fut encore rompu : Richard, devenu héritier présomptif de la couronne par la mort de son frère aîné, se révolta