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entre la france et l’angleterre.


de nouveau contre son père ; Philippe II, qui étoit monté sur le trône de France [1180], prit les armes pour le soutenir ; les chances de la guerre furent peu favorables à Henri II, qui fut obligé de signer une paix humiliante et qui en mourut de chagrin [1189]. Il avoit inutilement réclamé, pendant cette guerre, le secours du Pape qu’il appeloit son souverain Seigneur ; il reconnoissoit que le royaume d’Angleterre étoit de la juridiction du saint Siége, qu’il ne relevoit que de lui quant au droit féodal ; il terminoit en suppliant le Pape d’employer les armes spirituelles pour défendre le patrimoine de saint Pierre, et d’excommunier ses ennemis.

Il faut remarquer que pour la première fois Henri II fit la guerre avec des troupes à sa solde. Étienne, son prédécesseur, se méfiant de la fidélité des Anglais, avoit fait venir en Angleterre des aventuriers connus sous le nom de Brabançons, de Cottereaux ou de Routiers ; c’étoient des hommes sans aveu, qui se réunissoient pour vivre de brigandage, et qui vendoient leurs services à ceux qui vouloient les employer. Henri II profita du peu de disposition que les Anglais avoient pour les guerres lointaines, et les dispensa de le suivre sur le continent, au moyen de redevances qu’ils lui payoient, et qui le mettoient à même de soudoyer quelques troupes.

La plus parfaite intelligence s’établit entre les deux rois de France et d’Angleterre, lorsque Richard monta sur le trône. Les deux monarques s’étoient engagés à aller délivrer la ville de Jérusalem, qui étoit tombée entre les mains des Sarrazins, et ils s’occupoient des préparatifs de cette grande expédition. Leur bonne intelli-