connu en Angleterre, mais les provinces anglaises
dépendant de la couronne de France se déclarèrent
pour le jeune Arthur, que Philippe prit sous sa protection.
La guerre recommence ; Jean, qui avoit
compté sur l’appui des Flamands, ayant appris leur
soumission, demande la paix. Philippe lui fait payer
les frais de la guerre, et exige la cession du comté
d’Evreux. Pendant cette suspension d’armes, le roi
de France maria son fils Louis à la princesse Blanche,
fille du roi de Castille, et d’Éléonore d’Angleterre,
sœur du roi Jean, qui, en faveur de ce mariage,
déclara la jeune Blanche héritière de toutes les provinces
qu’il possédoit en France, s’il mouroit sans
enfans.
La paix sembloit devoir être durable ; Jean vint à Paris, où Philippe lui fit rendre les plus grands honneurs. Mais un acte de violence du monarque anglais ralluma bientôt les hostilités. Il assistoit aux noces d’Isabelle d’Angoulême, avec Hugues-le-Brun, comte de la Marche. Séduit par les charmes de la princesse, il l’enleva au moment où elle alloit à l’église. Le comte, pour venger cet outrage, réunit ses parens, ses amis et ses vassaux, souleva le Poitou, et marcha jusques sur les frontières de la Normandie ; Jean voulut le dépouiller de son fief ; le comte présenta requête au roi de France son seigneur suzerain, et Philippe, qui avoit intérêt à abaisser les rois d’Angleterre, et à leur faire sentir leur dépendance, promit avec plaisir au comte de lui faire rendre justice. Le monarque anglais eut une entrevue avec le roi de France, promit satisfaction, ne tint point parole, et les troupes françaises entrèrent sur-le-champ en