un accommodement, Édouard fait déclarer à Philippe
qu’il ne le reconnoît plus pour son seigneur ;
il s’étoit déjà ménagé des alliances sur le continent.
Adolphe de Nassau, roi des Romains, Gui de Dampierre,
comte de Flandre, le duc de Brabant, le
comte de Hollande, l’archevêque de Cologne, et plusieurs
autres princes avoient embrassé ses intérêts. Le
roi des Romains avoit adressé au roi de France une
lettre pleine de bravades. On s’étoit contenté de remettre
à son envoyé une feuille sur laquelle il n’y
avoit que ces mots : Cela est par trop allemand.
Mais les alliés qu’Édouard s’étoit faits, ou que plutôt
il avoit achetés, ne lui furent presque d’aucun secours.
Le roi des Romains fut obligé d’employer les cent
mille marcs d’argent qu’il avoit reçus, à soumettre ses
sujets révoltés contre lui ; les autres princes n’agirent
que foiblement. Philippe avoit néanmoins senti qu’il
étoit nécessaire de réunir toutes les forces de la France
pour résister à une ligue qui paroissoit devoir être formidable.
Il avoit défendu dans ses États les guerres
particulières, les duels, et même les tournois. Voulant
s’assurer encore davantage de la fidélité du comte de
Bretagne, il se décida à ériger cette province en duché-pairie,
et remplaça ainsi la pairie du comté de
Champagne, qui avoit été réunie à la Couronne.
La guerre se fit en Guyenne avec activité. Édouard, retenu en Angleterre par les prétentions toujours renaissantes de ses barons, par la révolte des Gallois et par la guerre contre l’Écosse, avec laquelle Philippe venoit de faire alliance, avoit confié le commandement de ses troupes au comte de Lancastre, qui mourut de maladie, après avoir remporté quelques avan-