matie que ses prédécesseurs s’étoient arrogée, et achever de soumettre les trônes au saint Siège. Il s’étoit
présenté comme juge, et non comme arbitre, entre les
rois de France et d’Angleterre, et la déclaration de
Philippe lui avoit paru un attentat fait à son autorité.
Dans plusieurs circonstances, les souverains eux-mêmes
avoient favorisé les prétentions des papes. Sans
chercher d’autres exemples que ceux qui ont passé
sous les yeux du lecteur, dans ce précis, on a vu
Henri II s’adresser à Alexandre III, comme à son souverain seigneur, reconnoître que l’Angleterre est de la
juridiction du saint Siège, en relève quant au droit
féodal, et implorer les armes spirituelles contre ses
ennemis. Éléonore de Guyenne, mère de Richard,
écrit à Célestin III que l’épée de Charlemagne doit
céder à celle de saint Pierre, l’empire au sacerdoce, et
qu’il n’y a ni empereur ni roi qui soit exempt de la
juridiction des papes. Jean-Sans-Terre s’étoit déclaré vassal
de Innocent III ; Philippe-Auguste, après avoir lutté
contre le même Pape, avoit accepté de lui la couronne
d’Angleterre, puis méprisé les foudres de Rome lorsque
le Pontife rendit le trône au roi Jean. Les prétentions
des papes étoient ainsi devenues une espèce de
droit public, successivement contesté et reconnu, suivant
les intérêts divers des souverains. Saint Louis,
dont la politique ne s’écartoit jamais des règles de la
justice, qui n’avoit besoin de recourir au Saint Siége
ni pour repousser ses ennemis, ni pour favoriser des
usurpations, qui savoit concilier ce qu’il devoit au
Pape comme chef de l’Église, avec la dignité et l’indépendance
de sa Couronne, avoit montré aux monarques la
conduite qu’ils devoient tenir, et porta un coup mortel
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Apparence
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entre la france et l’angleterre.