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précis des guerres


puis on signa une paix définitive. Edouard, qui étoit veuf, épousa Marguerite de France, sœur du Roi ; le mariage de son fils aîné fut arrêté avec Isabelle, fille de Philippe. On le remit en possession de la Guyenne pour laquelle il prêta hommage.

En faisant la paix, les deux monarques ne vouloient pas renoncer à leurs projets ; chacun d’eux désiroit d’ailleurs, pour sa propre sûreté, de laisser à l’autre les embarras d’une guerre à soutenir ; ils se sacrifièrent donc réciproquement leurs alliés. Le roi de France put continuer librement son expédition contre la Flandre, et Edouard partit pour aller combattre les Écossais, qui, toujours révoltés aussitôt que soumis, l’occupèrent jusqu’à la fin de son règne, et ne lui permirent pas de se mêler des affaires du Continent. On a remarqué, avec raison, que ce prince étoit celui qui avoit le mieux connu les véritables intérêts de son pays. Au lieu de ruiner ses sujets, à l’exemple de ses prédécesseurs ou comme le firent ses successeurs, pour des guerres lointaines, il conquit le pays de Galles, qu’il réunit définitivement à la Couronne, et s’il mourut sans avoir entièrement soumis l’Écosse, si la justice réprouve sa conduite à l’égard de ce malheureux royaume, il faut avouer du moins que sa politique tendoit à assurer des avantages durables à l’Angleterre.

Quoique les démêlés de Philippe-le-Bel avec le pape Boniface VIII soient à peu près étrangers au sujet que nous traitons, les événemens auxquels ils se rattachent nous forcent à nous y arrêter quelques instans. À peine élevé au souverain pontificat, Boniface avoit prétendu exercer dans toute sa plénitude la supré-