Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
94
précis des guerres


d’ailleurs prête à se dissoudre. Le duc de Brabant montroit de l’irrésolution, et presque tous les autres alliés, au moment d’agir, hésitoient à prendre part à une guerre, dont les succès ne pouvoient tourner qu’à l’avantage d’Édouard, et qui, en cas de revers, les livroit sans défense à la vengeance de Philippe. Édouard fit prolonger la trêve jusqu’à la Saint-Jean, et en profita pour renouer la confédération, mais les princes allemands exigeoient que l’entreprise fût approuvée et autorisée par le chef de l’Empire.

Louis de Bavière, vainqueur de Frédéric-le-Beau, occupoit alors le siège impérial ; excommunié par le pape Jean XXII, qui avoit pris parti pour son compétiteur, il s’étoit emparé de Rome, avoit, de sa propre autorité déposé le souverain pontife, et élevé au saint Siège Pierre Rainalucci, plus connu sous le nom de l’antipape Pierre de Corbière, parce qu’il étoit né à Corbière, petite ville de l’Abruzze. Il avoit couronné ce prétendu pape, et s’étoit fait ensuite couronner par lui ; mais Louis de Bavière ne put se maintenir long-temps à Rome, d’où il fut chassé par le cardinal Jean des Ursins, et Pierre Corbière se soumit au Pape. Benoît XII, successeur de Jean XXII, étoit disposé à entrer en arrangement avec l’Empereur, afin de pouvoir transférer le saint Siège d’Avignon à Rome, et de se soustraire au joug de la France. Philippe de Valois rompit ses mesures en effrayant la plus grande partie des cardinaux, dont il fit saisir les revenus dans ses États. Louis de Bavière conservoit donc un vif ressentiment contre le Roi, et tout le portoit à favoriser les projets d’Édouard, lorsque ce monarque alla le trouver à Cologne. Les détails de