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SUR DU GUESCLIN.

de Sancerre, de Tanquarville, de Soigny, de Dampmartin, de Ponthieu, de Harcourt et de Braine, le vicomte de Narbonne et son frere, les seigneurs de Fontaine et de Sempy, Gauthier du Châtillon, Oudart de Renty et Henry d’Estrumel ; si bien que tous ces seigneurs pouvoient sortir de Paris à la tête de quarante mille hommes ; la ville d’ailleurs suffisamment gardée. Mais le Roy ne vouloit rien hasarder, jusqu’à ce que Bertrand fût venu, voulant profiter de l’exemple des rois Philippes de Valois et Jean, ses prédécesseurs, qui, pour avoir tout risqué fort mal à propos, avoient mis la couronne de France à deux doigts de sa ruine. Il laissa donc morfondre les Anglois devant Paris, qui, manquans bientôt de fourrages et de vivres, furent contraints de se retirer et de tout abandonner[1]. Ce sage prince les fit côtoyer par ses troupes, qui prenoient bien à propos l’occasion de les charger, si bien qu’il en défît plus de cette maniere que s’il eût pris le party de les combattre en bataille rangée.

  1. Mais moult estoit courroucié Canole, que on ne lui avoit livré bataille, et mains en prisoit les barons de France. Et bien disoit, que se Bertran fust avecques le Roy, il lui eust livré gent et puissance telle, que ainsi ne alissions nous pas non combatuz, mais le fussions passé à un moiz, ou plus… Ainsi s’en aloient les Engloiz… Et estoient-ilz poursuiz, et costoiez de plusieurs bonnes gens d’armes, desquelz estoient les capitaines, les contes d’Aucerre et de Sancerre, Gaucher de Chastillon, Odart de Renty, Jehan de Vienne, le viconte de Nerbonne, et les seigneurs de Angest et de Rayneval, qui aux Engloiz portoient grant dommage. (Ménard, p. 396.)